Nous savons tous que l'état naturel du corps est la santé, que nous n'y prenons pas toujours garde, que nous nous préoccupons de notre corps quand il va mal.
Ceci est valable plus en Occident qu'en Orient, où le corps est entretenu dès le plus jeune âge avec les arts martiaux, les massages, l'art du yoga et d'autres arts qui continuent à se développer en Europe, mis à la portée de l'occidental.
Tous ces arts sont centrés sur l'état du corps, avec son potentiel à développer, au moins sa vitalité et son énergie à entretenir. L'état naturel est donc la santé, nous le proposions dès le départ : chaque partie, chaque fonction, maintient ou rétablit la santé à tout moment. Même un simple état de fatigue permet d'éliminer les toxines... pour repartir d'un meilleur pied !
Le yoga, mot qui veut dire unir, relier, est une discipline corporelle très ancienne qui travaille sur toutes les parties du corps pour maintenir cet équilibre que les professionnels appellent homéostasie, état où le corps semble être silencieux, occupé à fonctionner, à réparer, à éliminer, etc...
Relier quels états, quels éléments ?
Nous retrouverons trois niveaux de notre être, imbriqués les uns dans les autres, dans notre pratique :
• le corps physique proprement dit, avec muscles, os, ligaments, fonctions digestive et circulatoire,
• la fonction respiratoire,
• l'approche mentale, avec pour commencer les pensées.
Les systèmes nerveux et hormonaux ne sont pas oubliés, ils trouvent leur place dans la pratique des postures ou asanas, le travail respiratoire ou pranayama, le centrage du mental, c'est à dire dans les trois niveaux cités.
Il reste difficile de faire un découpage cohérent en yoga, nous savons tous qu'une contrariété va altérer notre respiration, nous provoquer des tensions physiques, perturber par exemple la digestion, laisser passer un flot continu de pensés devenues envahissantes. A l'inverse, en nous laissant accueillir avec joie par notre tapis en début de cours et souvent après une journée de travail à l'extérieur ou chez soi, nous trouverons par paliers un lâcher-prise de toutes formes de résistances et de réticences.
C'est ici que la pratique régulière, et selon les capacités, de chacun va pouvoir agir d'une manière curative, s'il ne l'a pas fait préventivement. Rappelons qu'il n'y a pas d'âge pour commencer, un enseignant intelligent saura toujours adapter son message en fonction de ses élèves.
Nous venons sur notre tapis pour nous, personne ne peut pratiquer à notre place, nous nous déposons sur le sol, voici le premier cadeau que nous nous faisons : faire halte. Le quotidien nous coupe bien trop souvent de notre corps dont nous abusons sans réfléchir. Nous pouvons si facilement prendre des médicaments pour faire taire le moindre signal par lequel il tente de nous passer un message (dysfonctionnement, fatigue, stress, ras-le-bol, manque d'air et de soleil ...).
Une pratique respectueuse de soi dans tous ses états rétablira l'organisme et surtout l'entretiendra. Depuis des millénaires. Les yoginis (mesdames) et les yogis (messieurs) savent l'efficacité de l'étirement, de la tonification en douceur, de la stimulation, de l'élimination, de la qualité respiratoire, de l'apaisement du mental dans le plus profond des cellules corporelles.
Nos amis bouddhistes parlent du « précieux corps humain », l'art ou la science du yoga est d'accord avec cette proposition, valable dans tout l'Orient : la médecine traditionnelle chinoise, la médecine ayurvédique indienne, l'approche tibétaine en matière de santé sont unanimes sur l'accord corps, parole, esprit.
Il s'agit peut-être tout simplement d'aller vers une existence intensément paisible.
Le yoga pratiqué et intégré n'amènera finalement qu'à ceci : la qualité d'un quotidien où le processus d'apaisement est la base, processus d'harmonie corps, parole, esprit que nous pouvons retrouver si nous l'avons perdue et bien sûr entretenir ...
Il pourra nous apparaître ainsi que la simplicité devient une évidence pour cette existence intensément paisible, nous qui sommes souvent si compliqués et qui avons l'impression d'exister seulement quand nous nous créons des difficultés. Voie de dépouillement de tous nos habits et habitudes inutiles et retrouvailles en nous de l'enfant et de sa joie quand il découvre le monde. Comme un cours de yoga : chaque cours est le premier, chaque posture est la première, chaque souffle est le premier, qualité nécessaire pour éviter le danger de l'automatisme et de la poussière de l'habitude.
Bonne pratique à tous
Monique Zriem-Massa pour le compte de l'association PHYSIQUE EN CONSCIENCE